précarité du FLE

Premièrement, je constate que cette pétition ne tient compte que des titulaires d’un diplôme de FLE ce qui est une incompréhension avouée de la situation actuelle ; pour le simple cas de la Chine, la majorité des étudiants se formant en français le font pour poursuivre des études en économie ou en mathématiques, ce qui signifie que le FLE ne se résume pas à la langue française mais à la capacité à suivre des études en français et ce dans de nombreuses spécialités, y compris les disciplines scientifiques pour lesquelles la majorité des diplômés de FLE ne peuvent rien faire. Je connais, malheureusement un grand nombre de « professeurs de FLE » qui ont choisi cette voie pour voyager quelques années après leurs études, pouvoir trouver des femmes faciles dans des pays asiatiques, se la couler douce au soleil... et souvent leur niveau de français n’a presque rien à envier à celui de mes étudiants. Tout cela pour dire que la situation ne doit pas être défendue que du seul point de vue des diplômés de FLE ; cette approche laisse sur le carreau un grand nombre de personnes qui contribuent également à la diffusion de la langue française et de sa culture.
D’autre part, comme certains l’ont déjà fait remarquer, le plus grave est cette impossibilité pour nous de cotiser à la CFE, et donc de pouvoir prétendre un jour ou l’autre à une retraite et d’être couvert en cas de grave accident médical. Pour parler de mon expérience, je connais une prof de FLE qui est tombée dans le coma en Chine, décédée deux fois, réanimée deux fois, voilà un an qu’elle est dans le coma, elle a fait presque un mois de soins intensifs en Chine (dans un hôpital français, notez l’ironie de la chose). Le consulat, l’université et l’hôpital l’ont considérée comme une patate chaude, tout a été fait pour la dégager et remettre tout sur la famille. Bilan, rapatriement à 60 000 euros, la famille a dû vendre un bien immobilier, personne n’a voulu la prendre en charge, cela faisait huit ans qu’elle enseignait en Chine.
Nous devons tous rester unis pour ce genre de combat et ne pas regarder les spécialités de chacun, la division c’est la force de l’ennemi.