Modification de la circulation à Anzère

axel de Thibault
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/ #86 Le sens unique d’Anzère ou la démocratie tronquée

2011-01-05 09:10

Coup de canon dans le paysage anzèrois, le conseil communal a subitement instauré un sens unique dans le village. Celui-ci tombe en pleine vacances de Noël et le touriste habituel, médusé se voit infliger de nombreux détours pour vaquer à ses occupations quotidiennes. Un fait est certain, tout le monde râle sec à Anzère et les commerçants qui sont, en grande majorité, contre ce projet craignent que cette contrainte ne chasse plutôt les touristes au lieu de les attirer.
Au-delà du fait dont on peut discuter à l’infini, ce qui me choque, en tant que vrai démocrate, c’est que le schéma politique est partout et toujours le même. Dans le cas d’espèce, des conseillers communaux, dans le secret de leur réunion, décident d’une mesure sans se soucier de la volonté de la population. Est-ce démocratique, formellement, on ne peut le nier, ils sont les élus du Peuple et ils sont libres de prendre toutes les décisions dans le cadre de leur mandat. Seulement voilà, cette interprétation est, pour moi, totalement restrictive. Il aurait fallu d’abord demander l’avis des commerçants et des villageois avant de se lancer.
Constatant le fait de ce sens unique et la manière dont il avait été imposé, je me suis dit, ça doit encore être l’œuvre des écologistes ou des socialistes toujours prompt à imposer leur vue collectiviste à la population…et, pan, en plein dans le mille, renseignement pris, il s’agit bien de cela ! On ne les changera jamais ! Partout où le socialisme s’impose, il veut faire la joie et le bonheur du Peuple malgré lui. En clair, le parti socialiste sait ce qui est bon pour le Peuple, le Peuple n’a qu’à suivre. Si nous devons accepter ce jeu des partis, il nous reste le droit et le devoir de nous opposer à des mesures arbitraires. Heureusement en Suisse, pays intelligent, faut-il le dire, il y a l’initiative populaire qui permet justement à la population de faire capoter un projet qui ne lui convient pas.
Alors, s’agit-il plutôt d’une tempête dans un verre d’eau, je le pense, parce que le conseil communal devra s’adapter, faire évoluer son projet ou même l’annuler si le poids de la rue le commande. D’ailleurs, comme l’a dit le Président de la Commune lui-même dans son discours du 1er janvier, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Pour lui avoir parlé, je dirais que l’homme est plutôt sympathique, il est loin d’être idiot et il veut aussi le bien de sa commune même si le chemin qu’il emprunte est parfois tortueux.
Les raisons de ce choix restent pourtant obscures pour la plupart des gens, à ce propos, je lisais dans le livre qu’un commerçant avait créé sur le sujet, le commentaire suivant : c’est une bonne réponse, mais quelle est la question ?
C’est aussi la remarque des commerçants avec lesquels j’ai parlé, à quoi cela sert-il ? Il y a sans doute plusieurs motifs à cette décision, mais je crois que le principal est la limitation des voitures dans le centre du village ensuite vient la pollution.
En général, lorsqu’on parle de la pollution des voitures on pense au CO2, d’ailleurs partout en Europe les gouvernements taxent les autos sur ce principe admis par tous. Sur ce point je renverrais au lien suivant qui montre que cette histoire du CO2 est vraisemblablement un truc facile (mais non fondé) repris par le monde politique pour culpabiliser les automobilistes et prendre l’argent dans leurs poches.
http://particitoyen.be/docs/veriteCO2.pdf
En ce qui concerne la limitation des voitures dans le centre, je n’en remarque aucune. Il y a des voitures partout, comme toujours pendant les vacances de Noël ou les vacances de carnaval. Pourquoi s’affoler pour seulement quelques semaines par an, on se le demande.
Pour le reste, il faudrait des parkings supplémentaires, il faudrait aussi modifier l’infrastructure des routes pour que le projet soit cohérent, mais l’argent manque…alors pourquoi attacher la charrette devant les bœufs et instaurer un sens unique avant tout le reste. La sagesse ne serait-elle pas de pratiquer la politique des ses moyens quitte à ne rien modifier.
Pour ma part habitant à l’AV1, j’ai décidé de me rendre à pieds aux télécabines, la navette tournant dans le mauvais sens pour moi maintenant. Après avoir pratiqué cet exercice pendant une semaine, je dois dire que c’est très joli de vouloir favoriser les piétons dans le village, mais les trottoirs qui mènent là-bas sont enneigés, verglacés et pas entretenus du tout. J’ai failli voler par terre à plusieurs reprises, parce que tout le monde sait qu’il est si facile de marcher sur la glace avec ses bottines de ski aux pieds et les skis sur l’épaule. En plus cet exercice est rendu pénible par le fait qu’harnaché pour les hauteurs des pistes enneigées on crève de chaud sous son équipement…La glace des trottoirs a gagné, je prends maintenant la navette dans l’autre sens, tant pis pour le temps perdu.
Pour en finir je suis certain que les choses s’arrangeront parce que les parties s’accorderont, mais pour cela elles devront se faire entendre.
Au nom de la camaraderie universelle, naturelle que l’on doit à son prochain par opposition à la camaraderie socialiste, restrictive qui ne reconnait que les siens, j’adresse au Président de la Commune une tape amicale dans le dos et je lui souhaite bonne chance dans l’administration de sa Commune.
Le bon sens triomphe toujours quand les bonnes volontés se rencontrent, je ne vois pas d’obstacles à ce que les choses s’arrangent parce que les hommes, au-delà des partis trouveront les solutions dans la paix et l’amitié.

Encore quelques lignes....

Lors de ma conversation avec le président de la Commune, je lui ai dit mon étonnement sur la mise en sens unique de la voie de circulation dans les garages. A mon sens, lui dis-je, il s’agit d’une propriété privée et je ne vois pas très bien de quel droit les pouvoirs publics sont intervenus dans ce qui devrait dépendre du conseil des propriétaires. A cela et avec une belle conviction il me répond que la Commune intervient à 30 % dans les frais du garage, sous entendu sans doute et selon lui qu’il était dès lors normal que le Conseil communal décide !!!

Ben tiens, nous voilà avec une décision typiquement stalinienne (à défaut d'une assemblée générale régulièrement tenue ???), que dire d’autre quand les pouvoirs publics décident du droit d’usage d’une propriété privée. Même en optant pour la situation maximaliste pour la Commune, c'est-à-dire, 30 % du droit de vote, il reste tout de même 70 % dans les mains des propriétaires privés. Mais de cela…les collectivistes s’en fichent comme un poisson d’une pomme. Tant qu’à faire, qu’il interdise la voiture et impose la bicyclette à tout le monde, ensuite qu’il exproprie les propriétaires et qu’il partage l’espace entre tous, d’autres l’ont fait avant lui, c’était en URSS à partir de 1917 !!!

 Tout, hélas, restera toujours politique dans la gestion publique, il ne faut pas se voiler la face, le débat est là et puis quelle est la liberté de décision du Président de la Commune par rapport à un parti socialiste hyper structuré, voilà une autre question…à laquelle je n’ai pas de réponse !



Axel de Thibault