Pour avoir pu observé de l'intérieur la décadence de la Villeneuve (10 ans de 1985 à 1996), je trouve ce reportage pertinent.
Encore ado , alors que j'habitais à Montélimar, j'ai même visité 2 fois la Villeneuve dans les années 70 en pleine vague nouveau projet de vie. Une fois avec mes parents pour aller rendre visite à des amis puis avec mon Lycée lors d'une journée découverte de cette expérience qui faisait grand bruit.
Je connais aussi de par mes parents l'engagement de ces gens qui on voulu, et parfois veulent encore croire à un projet de société qui leur a probablement été volé par une politique inadéquate et des changements profonds de société.
La plupart des gens qui réagissent négativement à ce reportage ne vivent pas au cœur même de ce quartier (de l'Arlequin en l’occurrence).
Le reportage a essayé de couvrir les différentes populations, rapidement certes, mais à mon sens, sans caricature.
Et parmi ces populations il y en une (pour faire simple), la plus importante en nombre, qui subit totalement la dictature de quelques un. Ceux la, n'ont pas le choix, ils sont là pour le prix des loyers. Il est grave à mon sens de les court-circuiter dans un prêche idéaliste et moralisateur de gens relativement épargnés. Il n'est pas possible de comprendre la société d'aujourd'hui selon une vision ou tout le monde serait formaté dans le même moule. C'est ce dont se nourrie l'extrême droite et même la droite tout court. Il est urgent d'endiguer les problèmes.
Ce reportage a à mon sens le mérite d'ouvrir les yeux de la population en générale sur une réalité complexe. Il a aussi veillé à ne déshumaniser personne, à nous entrouvrir leur intimité, à nous inviter à nous pencher sur l'histoire très variée des gens.
Pour reconstruire il faut d'abord sonder les fondations et arrêter de mettre du plâtre, ou encore pour rebondir il faut accepter de voir le fond et pas seulement regarder en l'air.
Je ne veux pas briser d'avantage les rêves de certains, le reportage s'y est déjà employé, mais il s'est aussi employé à humaniser chacun.

#170: pdeleg - Villeneuve : le rêve brisé 

En 1983, la municipalité en place (voir rubriques judiciaires 1989)  a vidé de tout son sens la notion de mixité sociale, cette mixité naturelle qui au fil des siècles a bâtie nos villages, nos villes dans leurs spécificités, leurs richesses, par  l’apport des diversités sociales et culturelles

Que s’est-il passé durant ces années (1983-1995) de « clientélistes  électoral»:

1)    Concentration rapide (de 1984 à 1986) de toutes les demandes de logement (revenus plancher) sur ce seul et même territoire.

(Le projet Hoche parmi d’autres était alors déjà opérationnel, mais réservé à la « clientèle » revenus plafond mais loyers plancher)

2)    Suppression des participations financières et matérielles aux structures de régulations sociales de ce quartier.

Quelques années de gestion municipale arrogante et irresponsable suffisent parfois à miner l’édifice.