Soutien à Attilio Maggiulli


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2013-12-30 18:35

Je pense que les artistes sont souvent reclus dans leur univers et que la réalité des autres leur échappe parce qu'ils ne pensent souvent qu'à satisfaire leur égo dans la jouissance égoïste et cela peut les entrainer dans la dépression. Il faut se remettre en cause et réfléchir à notre rôle dans la société et trouver, inventer des moyens pour exercer au milieu de notre peuple sans compter sur les institutions publiques que nous avons créés mais qui sont maintenant entre les mains des flics de l'âme et des artistes devenus fonctionnaires qui nous volent les outils que nous avons construits. Si l'on attend que notre art nous nourrisse il faut s'attendre à le voir se dégrader, disparaître dans les méandres de la médiocrité. L'art n'est pas un jeu pour le véritable artiste, il est une nécessité vitale. Personnellement je suis fier de n'avoir jamais eu de subvention mais d'avoir toujours du public et, parmi eux quelques mécènes amoureux de mon art. Mon art, qui dans ma marmite n'a jamais mis du lard, mais qui sur la place a toujours fait vivre l'art et c'est ma seule richesse. Donner gratuitement ces dons que j'ai reçus gratuitement. Pour manger et payer mon loyer je me débrouille, ce n'est pas l'affaire du public. Nous avons une constitution qui nous permet de faire tout ce que nous voulons à condition de ne causer aucune peine, de ne pas faire du chagrin à personne. (Le geste d'Attilio me chagrine beaucoup) Je sais aussi que mes paroles choqueront les conformistes. Depuis 1964 je donne 80 pour cent de mes trouvailles, je me produis autant que je peux, là où je peux vivre et surtout dans les milieux de vie de mon peuple. C'est le public qui me fait vivre et pas son argent. C'est aussi au public d'être solidaire quand il s'agit de rappeler aux gouvernements que c'est le peuple qui commande, que nous avons le devoir de nous insurger si la liberté et le droit sont menacés. Ils y a dans les pays riches une quantité incroyable d'artistes et si peu d'art, des journalistes, critiques et spécialistes en tous genres mais si peu de révélations. Bref, il n'y a pas d'inventeur ces temps-ci. On s'ennuie, c'est la crise. La crise permanente profite à celui qui est présent au monde car le monde lui rend bien: il est la vedette de vos jours pour peu que vous le rencontriez sur la place en train de jongler. Bonne chance à tous, tant que vous me verrez sur vos places ça ira pour vous. Pierre Montmory, Trouveur depuis 1964