Petition à l'Union Africaine sur le Sida et l'Ebola en Afrique

#25: Tristan Mendès France - Rectificatif. 

 M. Mendès France doit avoir lu une autre Pétition. Et, sans rien étayer, sans rien démontrer, a fait le (trop facile) choix du procès d'intention.

J'ai beau relire à plusieurs reprises le paragraphe de la Pétition où on parle de son enquête, nulle part il est écrit, ni même suggéré qu'il aurait affirmé dans son livre que le SIDA et l'Ebola auraient été fabriqués par l'homme. Il s'agit d'un pur procès d'intention. Si une référence a été faite aux livre et documentaire de M. Mendès France, c'est uniquement pour démontrer que l'INTENTION d'exterminer des populations Noires par un Système Blanc (qui collectionne les exterminations de peuples depuis plusieurs siècles, jusqu'en son sein, à l'exemple du génocide des Juifs), cette intention, notamment au moyen d'armes bio-chimiques de destruction massive, PEUT être une réalité. C'est ce que revèle le terrifiant "Projet Coast" sud-africain, stade suprême d'un racisme anti-Noir pleinement assumé par un régime de l'Apartheid pleinement soutenu par d'autres régimes Blancs, en Europe et aux USA.

Dès lors, sur cette base (Projet Coast) et sur la base d'autres indices, dont une partie est exposée dans la Pétition, en quoi cela relèverait de "théories complotistes farfelues" le fait tout simplement de proposer, comme le fait cette Pétition, une Commission d'enquête internationale pour faire la lumière sur l'étrange épidémie actuelle d'Ebola et sur d'autres faits du même genre non élucidés, dont le Projet Coast. Sur lequel du reste M. Mendès France a jugé utile de mener une enquête sans penser un seul instant qu'il était en train d'alimenter des "théories complotistes farfelues". Pourquoi sa démarche (la voie de l'enquête) serait-elle plus légitime que celle de la Pétition ? Serait-ce parce qu'un Blanc est légitimé à critiquer d'autres Blancs et à poser des questions qui fâchent, alors qu'un Noir qui fait de même contre les mêmes Blancs est aussitôt stigmatisé, comme "extrémiste", "partisan de la théorie du complot", etc. Deux poids, deux mesures.

Dans son livre (pp. 105-107), M. Mendès France fustige les USA. Ce pays s'est "fermement opposé" en 2001, à Genève, contre la "Convention sur l'interdiction des armes bactériologiques", en particulier contre "l'inspection internationale de ses laboratoires, de ses entreprises industrielles ainsi que de ses arsenaux" (p. 105). Et M. Mendès France de se poser cette question, avant d'y répondre : "Pourquoi refuser ce contrôle ? Peut-être que cette transparence mettrait mettrait les Etats-Unis dans l'embarras. Que se passerait-il en effet, si l'on apprenait que les Américains avaient collaboré non seulement avec un Etat raciste sous embargo, mais qu'au surplus cette collaboration portait sur une technologie de mort ?" (p. 106). Théorie complotiste farfelue ?

Peut-être que M. Mendès France aurait lui-même peur de cette transparence qu'apporterait la Commission d'enquête internationale reclamée par la Pétition. Elle risque de mettre à nu multiples agissements criminels, voire génocidaires, anti-Noirs. Et incriminer plusieurs pays européens, outre les USA (avec leur CDC/Center for Diseases Control, à Atlanta, très lié au Pentagone et à son complexe militaro-industriel) :

-  La France de l'Institut Pasteur, lié à l'armée française, avec ses dépendances en Afrique Noire, notamment au Gabon (où des épidémies d'Ebola ont été signalées dans le passé), ou en Côte d'Ivoire (voisine de la Guinée et du Libéria, foyers importants aujourd'hui de l'Ebola). En 1995, une épidémie Ebola y a fait une victime inattendue, une infirmière suisse travaillant sur des singes à l'Institut Pasteur local. En 1996, le "découvreur" du VIH/Sida, le professeur Luc Montagnier a ouvert à Abidjan un centre de recherche sur le Sida et l'Ebola ...

-  La Grande-Bretagne et ses laboratoires militaro-industriels de Porton Down, le Chemical and Biological Defence Establishment, relié à quelques pays africains anglophones, notamment l'Ouganda et le Soudan des années 60 à 80, foyers par le passé de l'Ebola. En janvier 1996, dans un reportage de la chaîne franco-allemande Arte à vous glacer le sang, "Virus mortels dans la brume. A la recherche d'Ebola", un scientifique n'hésite pas, hors camera, à avouer qu'on peut cultiver à Porton Down tout "hypothétique virus tueur" ...

-  La Belgique, dont l'Institut médical tropical d'Anvers, le plus réputé dans le monde après le CDC américain, continue à collecter depuis la période coloniale énormément d'utiles échantillons et données sur les maladies infectieuses au Congo ex-belge/actuelle RDC. Il a également offert aujourd'hui à l'OMS M. Peter Piot, l'un de ses plus brillants spécialistes en maladies infectieuses, directeur d'ONUSIDA, après avoir travaillé au CDC américain en quittant Anvers ...

-  L'Allemagne, où le virus appelé aujourd'hui "Ebola" y a fait sa toute première apparition, à Marburg, dans un laboratoire, en 1967. N'oublions pas non plus l'épisode OTRAG évoqué également dans la Pétition. Dans le reportage Arte cité ci-dessus, un biologiste allemand, le Dr Manuel Kiper, interrogé à propos de cette première épidémie Ebola à Marburg, affirme  qu'il est tout à fait probable qu'un virus tueur sorte d'un laboratoire du Nord pour aller faire des ravages au Sud, transporté sous congélation ou tout simplement avec des singes préalablement infectés en laboratoire et lâchés ensuite dans la nature, dans une jungle africaine ...

Etc. etc.

Théories du complot ? Oui ou non, nous assumons notre Pétition, même en "comploteurs".

Cela dit, M. Mendès France sait pertinemment qu'aucun facteur n'explique la quasi-exclusivité dont est gratifiée l'Afrique Noire quant à l'occurrence des épidémies mystérieuses sur son sol. Ni la misère, ni la mal-gouvernance, ni l'insalubrité, ni la déliquescence du système médical ne lui sont exclusives. Un facteur cependant l'est sans doute : la démission des responsables politiques de leurs responsabilités en matière de veille sanitaire (confiée totalement à l'OMS) ou de vigilance sanitaire.

A la fin du reportage Arte, le docteur Jean-Baptiste Sonji, de l'Hôpital central de Kinshasa (RDC), faisant écho au biologiste allemand cité, avoue dans un soupir toute l'impuissance des Africains conscients comme lui, souvent en première ligne sur le terrain, face aux menées des laboratoires militaires du Nord : "Les Américains arrivent, partent en brousse, font leurs recherches et repartent avec leur matériel. Ce qu'ils ont fait sur le terrain, nous n'en savons strictement rien" ...

Dernière chose à M. Mendès France : ce reportage Arte a subitement disparu de la Boutique Arte depuis quelques années. Le sien, produit par France 3, également. On n'en trouve que des bribes sur Youtube. L'Université populaire africaine que je dirige à Genève envisage un débat sur ces questions liées aux épidémies africaines mystérieuses. On aimerait projeter son documentaire à cette occasion. Serait-il possible d'obtenir une copie complète ainsi que sa participation à un panel ?

Cordialement,

Mutombo Kanyana (co-auteur de la Pétition)