Objet : Appel à une réflexion collective sur l’éducation, l’autorité et la responsabilité des jeunes dans notre société
Madame, Monsieur,
Nous faisons face à un constat alarmant : les enseignants, les parents, les éducateurs et les employeurs se retrouvent démunis face à des comportements adolescents de plus en plus problématiques. Ce phénomène révèle des failles profondes dans l’encadrement de nos jeunes, où l’autorité des adultes semble affaiblie, menant à une surcharge des institutions et à un déséquilibre éducatif.
Une crise d’autorité et de responsabilité
Aujourd’hui, les adolescents connaissent leurs droits, mais les responsabilités qui devraient y être associées sont souvent absentes. Les enseignants sont confrontés à des élèves qui n’hésitent pas à défier leur autorité. Ces derniers sont libres de sécher les cours ou de fuguer sans réelle crainte de sanctions. Même la violence physique et verbale envers les adultes reste bien souvent sans conséquence pénale.
Ce déséquilibre s’inscrit dans un cercle vicieux où les jeunes, en l’absence de limites, adoptent des comportements de toute-puissance, créant une pression insoutenable sur les adultes responsables de leur encadrement.
Un impact généralisé sur la société
Cette crise touche plusieurs secteurs :
1. Dans l’éducation :
Environ 20 % des enseignants en Suisse se déclarent constamment surmenés.
Un tiers d’entre eux souffrent de troubles dépressifs réguliers.
Ces conditions, liées à des classes difficiles et à une surcharge administrative, participent à un burn-out croissant et au désengagement du personnel éducatif.
2. Dans les entreprises :
De nombreux employeurs hésitent à former des apprentis, découragés par le manque de respect et de discipline.
3. Dans les familles :
Les parents, dépassés par l’attitude de leurs enfants et privés de moyens pour instaurer des règles, sombrent souvent dans une profonde détresse psychologique.
Les foyers saturés : le symptôme d’un problème plus large
Les institutions de placement, notamment les foyers, sont en surcharge permanente. Dans certains cantons, les délais d’attente varient entre 6 mois et 2 ans. Cette saturation n’est pas seulement due à un manque de structures ou de personnel, mais illustre une faille éducative plus globale.
Le Service de l’Enfance et de la Jeunesse (SEJ), qui a fait grève en novembre 2023, signale une surcharge de travail, avec entre 60 et 80 dossiers par éducateur. Faut-il augmenter le personnel, ou prendre acte d’un problème structurel plus profond dans notre système éducatif et social ?
Des solutions nécessaires
Nous demandons :
1. Des sanctions éducatives claires et adaptées : Des mesures incitatives permettant aux jeunes de comprendre que chaque droit s’accompagne de responsabilités.
2. Un renforcement des moyens pour les éducateurs et enseignants : en leur permettant d’intervenir efficacement face à des comportements déviants.
3. Un soutien renforcé pour les familles et employeurs : pour les accompagner dans l’encadrement des jeunes.
4. Une réflexion collective nationale : pour repenser l’autorité éducative et restaurer un équilibre dans notre société.
Votre rôle : un engagement collectif
Nous lançons cet appel à tous les acteurs concernés : parents, enseignants, éducateurs, employeurs, et décideurs politiques. Si vous partagez ce constat, nous vous invitons à signer cette lettre pour témoigner de l’importance de ce problème et soutenir une réforme éducative et sociale adaptée.
Avec nos salutations distinguées,