Aéroport de Genève: N'en rejetez pas plus!

Alors que les émissions de l’Aéroport de Genève annulent tous les efforts genevois de réduction des gaz
à effet de serre, celui-ci s’apprête à construire une nouvelle extension, et vise à doubler son trafic !

L’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) a mis à l’enquête publique une demande de l’aéroport de Genève pour la
construction de une nouvelle Aile Est. Plusieurs organisations (Noé21, ATE, WWF, la Commune de
Vernier et l'Association transfrontalière des communes riveraines de l'aéroport) ont fait opposition.
A l’heure de la chasse aux gaspillages indispensable au tournant énergétique, on constate que les efforts
entrepris par les habitants du canton, par les administrations et les entreprises sont anéantis par la progression
du nombre de vols au départ de Cointrin. Les émissions de gaz a effet de serre générées par un habitant sur
une année (chauffage + transport + consommation + part résiduelle infrastructure) sont doublés par un A/R
Genève-Inde ou quelques A/R vers des destinations européennes.
A Genève, le kérosène était l'agent énergétique le plus vendu en 2011…et la vente de ce carburant a
augmenté de 78% entre 2000 et 2011, alors que celles des autres agents énergétiques ont baissé de 2%
durant la même période…
La progression phénoménale du trafic passagers de ces dernières années est principalement due au
développement de l'offre « low cost ». L'aéroport de Genève a favorisé l'arrivée d'Easyjet avec des taxes
d'aéroport parmi les plus bas d'Europe. En 2012, la part totale de ces vols à Genève était de 42,5% !
Ces vols low cost ont stimulé une demande jusqu'alors inexistante, celle de voyages de loisirs opportunistes,
qui ne répondent à priori à aucun besoin ni aucune nécessité eu égard aux conséquences environnementales
qu'ils engendrent. Surtout, les vols les plus fréquents depuis Genève sont vers Londres, Paris, Amsterdam,
Zurich et Bruxelles – conséquence d'une concurrence déloyale avec les moyens de transports terrestres
infiniment moins polluants, qui eux ne bénéficient pas d'exemption de taxes sur leurs carburants... Il s'agit
d'un dumping autant environnemental que social.
La forte hausse du trafic aérien à Genève est ainsi le reflet d'une stratégie cantonale volontariste, une
politique de croissance aveugle tous azimuts ne tenant aucun compte de ses conséquences climatiques et des
autres nuisances engendrées pour les habitants. ( Les valeurs limites pour le bruit, ainsi que des émissions
des principaux polluants - dioxyde d’azote, ozone et particules fines - sont déjà constamment dépassées
dans les communes près de l'aéroport. ) A cet égard, relevons en passant que Cointrin est aussi le plus
grand aéroport de jets privés d'Europe - un tiers des vols ! - ; ainsi que l'usage intense fait d'hélicoptères
en lieu et place de taxis!
En conclusion, le projet « Aile Est » s'inscrit dans la continuité et l'aggravation des problèmes climatiques et environnementaux actuels, puisque l'objectif à terme est de doubler le trafic de l'aéroport.

Pour toutes ces raisons, les signataires de cette pétition adressée au Grand Conseil et au Conseil d'Etat Genevois:
- s'opposent à la construction de la nouvelle « Aile Est » de Cointrin;
- demandent une politique proactive dissuasive des vols de courte distance, au profit des transports
publics terrestres, en particulier ferroviaires;
- demandent des mesures visant à diminuer la fréquentation de l'aéroport, que ce soit par une
augmentation des taxes d'aéroport ou par une taxation du kérosène fourni au départ de Genève.