Collectif de soutien à Philippe Olivier

 

Philippe Olivier, directeur artistique du Festival de Musique de Strasbourg, a vu la moitié du programme du Festival 2014 supprimée par M. Marc-Daniel Roth, Président de la Société des Amis de la Musique de Strasbourg, sans qu'il soit à aucun moment consulté par celui-ci.

Les "conditions " de travail de Philippe Olivier - utilisation de son ordinateur personnel au bureau, coupure de téléphone et d'accès internet pendant trois semaines pour défaut de paiement de facture, absence de photocopieur pendant des mois - ont été escortées, depuis la prise de fonctions de Philippe Olivier le 1er juillet 2013, par des retards répétés dans le paiement de son salaire, comme par le remboursement tardif de 3. 000 € qu'il avait du avancer sur ses deniers personnels pour des frais professionnels. Cela n'aura pas empêché que la Société des Amis de la Musique de Strasbourg verse au prédécesseur de Philippe Olivier une " prime " de départ de 50. 000 €.

Le Conseil des Prud'hommes de Strasbourg sera amené, lors de l'audience de jugement du 16 septembre prochain, à se prononcer - à la demande de Philippe Olivier et de ses avocats - sur ce contentieux. Le harcélement, les menaces et les propos homophobes de l'employeur, autant que des anomalies dans le contrat de travail de Philippe Olivier caractérisent aussi  ce contentieux.

La décision de la Société des Amis de la Musique de Strasbourg  porte également un réel préjudice aux artistes-musiciens intermittents du spectacle devant se produire au Festival de Musique de Strasbourg 2014, ayant été prévenus de l'annulation de celui-ci une semaine avant son début. Ce préjudice montre - hélas - comment est traitée aujourd'hui la culture dans notre pays. Il s'insère dans les violences symboliques infligées aux Intermittents du spectacle à une heure où il n'est plus question que d'argent et où les valeurs humanistes sont détruites par des petits marquis sans passé.

Au travers du comportement de la Société des Amis de la Musique de Strasbourg à l'égard du directeur artistique du Festival de la même ville et des artistes-musiciens  se lit dans cette affaire une attitude profondément méprisante à l'égard de l'Autre et l'illusion de disposer d'une puissance régalienne d'autant plus inique qu'elle maltraite un directeur artistique et des interprètes largement reconnus.

Nous soutenons donc pleinement Philippe Olivier, dont la santé est fort affectée par des rumeurs immondes propagées pour lui nuire : "Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage" dit l'un des personnages des Femmes savantes de Molière. Cette solidarité a déjà été manifestée par Jacques Toubon, ancien ministre de la Culture, ou par le pianiste virtuose Cyprien Katsaris, tout comme par le baryton Jean-Philippe Lafont. Ainsi, et en signe de solidarité avec Philippe Olivier, Jacques Toubon a décidé d'annuler un important colloque de la FEVIS (Fédération des ensembles vocaux et instrumentaux spécialisés) qui aurait dû se tenir à Strasbourg pendant le Festival.